Atelier d'écriture N° 6 du 21/11/2011 à la Taverne Grecque, place St Nicolas aux Ondes
méli-mélo culinaire
Ce blog se veut le reflet de l'atelier d'écriture mensuel qui a démarré le 15 juin 2011 avec des personnes de Strasbourg et alentours passionnées de littérature et qui ont envie de se réunir pour écrire.
lundi 21 novembre 2011
dimanche 20 novembre 2011
jeudi 17 novembre 2011
Encore du bleu
Monochromie
vernaculaire
Le
réveil sonne désespérément sur fond de bleu lunaire filtrant
insidieusement par les persiennes. Pas de réaction de la part du
dormeur enfoui sous la couette bleu dragée usée. C'est de sa maman
qu'il la tient. Elle l'avait achetée en même temps que son lit d'un
mètre quatre-vingt-dix sur quatre-vingt-dix, deux ans exactement
après son baptême. C'était pour faire honte à la marraine qui
faisant fi des convenances, avait refusé de se charger des sucreries
que son rôle la destinait pourtant à offrir aux invités.
Il
s'y était attaché, à la couette, pas à la marraine. Près de deux
décennies plus tard et bien que portant du denim depuis quelques
années, c'est sous ce bleu céruléen délavé qu'il passait ses
nuits. Et aussi, depuis que les yeux révolver de la belle Sabine
avaient tiré à bout portant ces rayons cobalt l'atteignant en plein
cœur comme une décharge électrique..., une bonne partie de ses
journées.
Pour
rêver ? Non, pour soigner ses bleus à l'âme. Son horizon s'était
rétréci au seul volume de sa chambre d'adolescent et peu à peu sa
peau prenait la couleur du toit. Je précise que Benjamin ne vivait
pas au pays des tuiles romaines, ni en Alsace où les bâtisses
portent encore fièrement ces tuiles en queue de castor. Il vivait en
un de ces endroits où c'est l'ardoise triomphante qui dialogue avec
l'azur du ciel.
Et
ce matin là, le réveil pouvait sonner tant qu'il voulait. Pas
question d'aller au lycée pour croiser la belle Sabine qui avait
craqué sous l'effet de l'acier des yeux de Jérôme. Ce matin et
tout le reste de l'année, Benjamin " ferait bleu ".
Sonia
A., le 23 octobre 2011
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au(x) T(h)erme(s)
Je suis immergé dans le grand bleu. Mes paupières sont en position nuit. La cascade liquide rebondit sur mes épaules pareille à des ailes de sarcelle et les gouttes explosent dans toutes les directions, simulant la roue du paon. Mon horizon se limite à ces mosaïques de petits carreaux opalins, azulins et aigue-marine, mais mon esprit s'élève dans des contrées céruléennes, quittant bien vite les bassins et les jardins impériaux.
Bientôt je me prends pour le roi de Prusse, je survole Berlin, puis les champs de lavande de la Provence, les lagons des mers du sud couleur turquoise, j'atteins même la Chine.
Et puis brusquement, une sensation électrique... Un froid de canard...
J'ouvre les yeux. La voute céleste au-dessus de moi est d'un bleu acier. Il fait presque nuit, l'onde dans laquelle je baigne a la couleur du pétrole et sa température est celle de la mer Baltique. L'univers qui m'entoure est bleu comme l'enfer : Il est temps pour moi de payer l'ardoise.
Patrick W., le 23 octobre 2011
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