"Le 4 janvier, à 15h30, en présence de mon notaire Maître
Lebleu, je, soussigné Jonathan Lejaune, déclare par le présent acte,
céder mon terrain de chasse en Sologne à Fabrice Lerouge, pour la
modique somme de 300.000,- euros.
Ledit Lerouge pourra ainsi jouir de toute l'étendue de cette propriété ainsi que de l'ensemble du gibier et de la volaille y demeurant."
Ledit Lerouge pourra ainsi jouir de toute l'étendue de cette propriété ainsi que de l'ensemble du gibier et de la volaille y demeurant."
Dans la pièce à côté, la brave
Mathilde, nourrice de son état, aux bons services des époux Lejaune,
n'avait pas perdu une miette de la conversation. "Ah, se dit-elle,
pingre comme il est, cela me semble louche que mon maître vende son
domaine pour si peu... ça cache quelque chose... ce doit être encore un
de ses coups pourris. Heureusement que nous ne faisons pas affaire avec
lui et que François, mon brave époux, avec ses amis Pascal et Patrick,
se contentent de pêcher pour nourrir leurs familles".
Quelques
jours plus tard, le 14... sur l'étang, nos trois acolytes s'en donnent à
♥ joie. La pêche est
miraculeuse, il fait doux pour la saison, ils vont pouvoir ramener une
bonne production à leurs femmes et enfants. Tandis qu'à quelques
centaines de mètres de là, Fabrice Lerouge fulmine. Debout depuis quatre
heures du matin, entouré des meilleurs chasseurs du canton, et d'une
meute de fins limiers, il vient pour la quatrième fois de traverser sa
nouvelle propriété, bredouille. "Bon sang, mais où sont donc partis tous
ces animaux sauvages ??? ce n'est pas possible, une chasse en Sologne,
et pas le moindre canard, aucun chevreuil en vue, même pas la vision
d'un lièvre s'enfuyant au loin... Je crois que je vais me mettre à la
pêche, même si ça fait populo, mais je ramènerais au moins de quoi
manger à ma bourgeoise, j'aurais moins honte... ça va être triste le
dîner, avec uniquement des légumes et des pommes de terre... ou alors...
ou alors je tue un des chiens, je le découpe illico et je ramène les
morceaux, ni vu ni connu ...
attends, combien j'en ai, là ? un, deux...six, huit, douze... oui, ça
ne se remarquera pas... Allez, viens Médor, suis moi dans le sous-bois
!"
Isabelle B
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