Mots mélés: Ecrire un texte contenant les mots suivants:
Nuit -Illuminer - Ronde - Clairement - Levé - Orient - Féconde - Subrepticement.
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Orient -Express
L'Orient-Express s'enfuyait à travers les contrées sibériennes avec un ronronnement régulier. Clairement, cette affaire paraissait mal engagée pour Hector Pommeau.
Il avait seulement la nuit pour résoudre cette énigme, le temps que le train atteigne Lunavorsk, sa prochaine étape dans son périple vers l'extrémité du continent eurasien. Au-delà, le criminel pourrait se glisser subrepticement hors du convoi et s'évanouir dans la taïga.
Il décida de faire une ronde, tant pour permettre à son imagination féconde de rester en éveil, que pour tenter de glaner quelque indice au détour d'un compartiment. Il ne s'était pas levé de son siège depuis plus de quelques minutes qu'un éclair d'autosatisfaction illumina son visage :
Bon sang, mais c'était bien sûr...
Il ne lui restait plus qu'à organiser une petite mise en scène pour confondre le meurtrier.
Patrick W, le 15 juin 2011.
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Morgenstraich
Levé longtemps avant l'aube, il s'était vêtu en grand silence, pour quitter subrepticement la maison sans réveiller les siens, sans même oser allumer le plafonnier du couloir. Quand il rejoignit sa Clio, il tâtonna avec sa clé faute de voir clairement la serrure, et la voiture de police en pleine ronde de nuit ralentit à sa hauteur. Il sourit à ses occupants d'un air crispé, puis s'engouffra enfin dans son auto glaciale. Il n'avait plus qu'à foncer vers l'Orient, pour cette fois il n'aurait pas à se soucier du GPS.
Il préférait éviter l'autoroute, et se creuser un fragile tunnel de lumière dans l'obscurité. La lune n'était pas assez pleine pour illuminer la campagne, mais il restait ça et là des plaques de neige qui accrochaient de la clarté. Pour ne pas sombrer dans le sommeil, il serrait un plus fort le volant. Il se trouvait un peu fou d'avoir répondu une fois de plus à cet appel hivernal, mais au fond il était ravi de s'être arraché à son lit, pour arriver à l'heure au Morgenstreich. Il avait hâte de retrouver les masques et les hommes sauvages, et il faisait confiance à l'imagination féconde des Bâlois pour l'étonner encore.
L, le 15 juin 2011.
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Délocalisation
Je manquais clairement de discernement ce jour-là. Je m’étais levée du pied gauche et je sus, par ce signe superstitieux, que ce lundi ne serait pas comme les autres. Pourtant, quand vous arrivez au travail au sortir d’un week-end, et que l’on vous demande : « comment ça va ? », la réponse qui fuse en général, c’est « oh, comme un lundi ! ». Comme si tous ces débuts de semaine se ressemblaient inéluctablement.
Mais non, celui-ci serait différent, je le pressentais. D’emblée, en franchissant le seuil de mon bureau –et n’y voyez pas là le résultat de mon imagination féconde- je remarquai que quelque chose ne collait pas. En fait, nous avions beau être en plein été, huit heures trente du matin, il faisait nuit ; les stores grand ouverts, on pouvait sans aucun souci voir à l’extérieur.
Cela dépassait l’entendement : elle était là, toute ronde, posant au milieu d’une pluie d’étoiles qu’illuminait le ciel. Certes, c’était magnifique, mais était-ce bien la lune, là, devant moi ? Je frottai mes yeux, vins jusqu’à la fenêtre pour toucher la vitre et vérifier que les collègues ne m’avaient pas fait une mauvaise blague en appliquant une sorte de panneau auto-collant sur toute la surface de la baie vitrée, mais non, rient de tout cela, la nuit envahissait les premières heures de la semaine.
Je me glissai subrepticement hors de mon espace de travail et gagnai le bureau voisin, histoire de connaître et apprécier les réactions de mes congénères.
C’est là que je me dis : « suis-je devenue folle ? ». Ils n’avaient pas du tout l’air surpris par cette situation ubuesque. Après le laps de temps nécessaire à me calmer, retrouvant mon souffle et ma capacité à m’exprimer, j’osai une question : « euh… dites, les gars… vous avez remarqué ?
- quoi ? me répondit mon chef.
- Ben là, dehors, quoi, il fait nuit !!
- Mais c’est normal, m’entendis-je répondre, nous avons été délocalisés en Orient
C’est à ce moment-là que je perdis connaissance, et depuis, c’est le trou noir, la nuit complète, une nuit sans lune en quelque sorte…
I.B., le 15 juin 2011.
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Vocable de lune
J'emporte avec moi, au
creux de la nuit, les huit lettres de ton prénom. En
rêve ils pourront tout réécrire. Les mots
lucioles illumineront par rares endroits le noir de l'absence,
ronde et pleine, prête à laisser échapper
ses fantômes. Le jour levé, je me souviendrai du
voyage en Orient dont tu m'as parlé tel une promesse
féconde. Je ne saurai plus en quels lieux te retrouver
alors, réalité et songe se confondent au gré du
désir.
Existes-tu vraiment ?
La peau de mes paupières
sont si fines que jamais le regard ne se dérobe. Il guette la
moindre existence, le plus discret des souffles, la plus vaine des
morts. Subrepticement, la lune claire (se) ment,
leurrant que la nuit est capable de lumière.
Anne, le 15 juin 2011
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