jeudi 15 décembre 2011

Duo de galettes de sarrazin



RECETTE : DUO DE GALETTES DE SARRASIN AU BEURRE DEMI-SEL ET CIBOULETTE
Ingrédients : farine de sarrasin, beurre demi-sel, sel, eau, ciboulette, oeuf, cidre






J'avais mal dormi cette nuit-là, et, une fois n'est pas coutume, c'est la sonnette de la porte d'entrée qui me tira de mon DEMI-sommeil ; vous savez, celui dans lequel vous finissez par sombrer après avoir compté moult moutons.
La sonnette... deux coups secs : c'était le facteur, à n'en pas douter. De toutes façons, cela faisait belle lurette que je n'avais pas eu de visites inopinées, les rares personnes que je voyais encore s'annonçaient invariablement avec précaution, par mail, courrier ou téléphone. J'étais devenue progressivement CELLE qu'on évitait à cause de mon incorrigible maladresse, et de ma propension à mettre les pieds dans le plat. J'avais fait SIX BOULETTES énormes, ces derniers mois, et je m'étais mis à dos respectivement ma mère, ma meilleure amie, un de mes collègues, mon responsable hiérarchique, le gardien du parking du supermarché et la boulangère.

Je m'extirpai du lit tant bien que mal, et, sans même prendre le temps de me passer un peu d'EAU sur le visage, j'allais ouvrir, la gueule ENFARINEE. Surprise ! ce n'était pas le facteur habituel, celui-ci était petit, replet, avec un teint pâle, genre coquille d'OEUF. Je m'étais habituée aux quelques apparitions de ce beau BEUR, bien baraqué, dans son uniforme de la Poste qui lui allait comme un gant ; aussi, à la vue de son remplaçant falot, je laissai échapper un petit "oh" de déception.

Sans se démonter, il me fit un grand sourire et me dit : "ah, je vois, vous n'êtes pas la première à changer de visage en ouvrant la porte, il faut croire que mon prédécesseur faisait battre le coeur de bon nombre de femmes du quartier. Que voulez-vous, il a quitté le boulot, comme ça, du jour au lendemain, sans explications, et j'ai dû le remplacer au pied-levé. Je ne vais pas vous la jouer mélancolique, mais tout de même, à la longue, ÇA RASE, HEIN ?"

Après cette tirade pleine de sincérité, je me rendis compte de la souffrance que pouvait endurer cet homme, accablé chaque jour davantage par les regards peu amènes qu'il suscitait Aussi, pour me faire pardonner et me racheter une bonne conscience, je l'invitai pour le déjeuner du dimanche suivant : au menu, du lapin au CIDRE, recette que je tenais de ma grand-mère normande.

I.B, le 21 novembre 2011





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